Mars 2011

Dans ce numéro :

Apprendre à faire du patient un partenaire   |   Le pharmacien communautaire ouvre ses portes aux futurs médecins   |   La douleur chronique : comment l’aborder ?   |   L’évaluation des habitudes de vie des patients : est-ce important pour les patrons?   |   Faites-nous part de vos réalisations   


 

Apprendre à faire du patient un partenaire

 


 
Vincent Dumez

Lancé en octobre dernier, le Bureau de l'expertise patient-partenaire de la faculté de médecine de l'Université de Montréal a déjà beaucoup fait parler de lui. Et pour cause! Il redéfinit complètement les rapports entre les professionnels de la santé et leurs patients.

En impliquant davantage le patient et ses proches dans le processus de soins, l'équipe soignante adopte de nouvelles pratiques de dialogue afin d’offrir une possibilité de prise de décision éclairée et partagée sur le choix et la pertinence du traitement.


 

Depuis janvier 2011, les responsables du stage d’externat en médecine communautaire ont ajouté à leur programme, une activité visant à permettre aux étudiants de 4e année de réfléchir à la manière d’intégrer les patients à l’équipe de soins. À partir d’un scénario clinique d’un patient atteint de trois pathologies chroniques depuis plusieurs années, des étudiants ont à concevoir une approche interprofessionnelle où le patient partenaire est au cœur des soins qui lui sont prodigués.

Leur travail est présenté devant Vincent Dumez, directeur du bureau facultaire, et Paule Lebel, directrice du secteur Innovations pédagogiques et stratégies d'apprentissage au Centre de pédagogie appliquée aux sciences de la santé (CPASS). Leur contribution, fort appréciée des étudiants, permet d’enrichir la réflexion et de sensibiliser encore davantage les futurs médecins à l’importance d’impliquer les patients dans leurs soins.

 


 

Le pharmacien communautaire ouvre ses portes aux futurs médecins

 



Photo : Louise Lefort

Le pharmacien joue un rôle central dans les soins aux patients. Pourtant ce rôle n’est pas toujours bien compris des médecins. Depuis quelques années, la faculté de médecine de l’Université de Montréal donne l’occasion à des étudiants de passer quelques demi-journées dans une pharmacie de quartier avec un pharmacien communautaire.

À travers cette expérience, les étudiants réalisent que l’ordonnance médicamenteuse est un outil de communication précieux entre médecin et pharmacien. Bien complétée elle permet au pharmacien d’assurer un service de qualité et d’éviter les erreurs. Derrière le comptoir, les étudiants découvrent les problèmes que le pharmacien rencontre au quotidien (prescription illisible, information manquante, difficulté à joindre le médecin) et dont le patient est le premier à souffrir.

Cette prise de conscience permet aux étudiants de réfléchir  sur la nécessaire collaboration entre médecins et pharmaciens et de se questionner sur la façon dont elle pourrait être améliorée, comme le suggère ce témoignage : « Ce stage […] permet un bon survol du fonctionnement de la pharmacie et du rôle du pharmacien. Je crois que tous les étudiants en médecine devraient y être sensibilisés afin de voir le pharmacien comme un allié et comme un professionnel ayant des connaissances complémentaires très utiles ».

Michelle Normandeau, monitrice responsable de cette formation et pharmacienne conseil à la Direction de la santé publique de Montréal, espère pouvoir offrir à tous les externes en médecine communautaire l’occasion de bénéficier de cette précieuse expérience terrain.

 

Bookmark and Share



 

La douleur chronique : comment l’aborder ?

 



La douleur chronique a de multiples impacts sur la personne qui en souffre. Elle peut freiner le maintien des habitudes de vie, l’accomplissement des rôles sociaux et modifier les projets de vie de façon significative. Souvent mal comprises, les personnes qui en sont atteintes doivent être considérées avec sérieux et leur douleur ne doit pas être sous-estimée. On reconnaît de plus en plus l’importance de développer de nouvelles approches de soins, à la fois collaboratives et centrées sur le patient.

Pour sensibiliser les futurs médecins, la Clinique d'adaptation à la douleur chronique du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau a été ajoutée comme expérience de terrain pour les externes de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Sous la responsabilité de Martine Baillargeon, médecin conseil à la Direction de la santé publique de Montréal, les étudiants ayant choisi ce milieu de stage apprennent à connaître et comprendre les concepts de base liés à la douleur chronique et se familiarisent avec les différentes approches utilisées, axées sur l’interdisciplinarité et la pleine implication du patient dans les décisions le concernant.

Sur plus d’une trentaine de présentations faites par les étudiants le mois denier, celle sur la douleur chronique a été jugée par les pairs comme étant la meilleure. Quoc Dinh Nguyen et Olga La Manna ont intitulé leur présentation : « On n’accepte pas de vivre avec la douleur chronique, on s’y adapte ». Félicitations aux deux étudiants !

 

 


 

L’évaluation des habitudes de vie des patients : est-ce important pour les patrons?

 



Le suivi annuel et l’évaluation d’un nouveau patient constituent pour les omnipraticiens un moment propice pour évaluer les habitudes de vie qui peuvent affecter la santé des patients.

Les données de l’étude MPÀC réalisée en 2010 auprès des finissants en médecine familiale de l’Université de Montréal et de l’Université Laval donnent un portrait des habitudes de vie qui ont le plus d’importance aux yeux des superviseurs.

Selon les résidents, la majorité des patrons accordent une grande importance à ce qu’ils évaluent le statut tabagique, la consommation d’alcool et l’indice de masse corporelle (IMC) des patients. Moins d’importance serait donnée à  l’évaluation du tour de taille, du  niveau d’activité physique et des comportements sexuels à risque des patients. Pour environ 20% des répondants, leurs superviseurs n’auraient accordé qu’une faible ou aucune importance à l’évaluation de ces facteurs (cliquer ici pour voir les résultats). 

La littérature scientifique indique que le tour de taille jumelé à l’IMC prédit mieux le risque de maladies cardiovasculaires, diabète de type 2 et syndrome métabolique que l’IMC seul. Par ailleurs, il est reconnu que l’activité physique est un moyen de prévention efficace contre les principales maladies chroniques. Pour une personne sédentaire, toute augmentation de l’activité physique même faible est bénéfique pour la santé.

Les résultats de cette étude nous questionnent. Les patients seraient peut-être plus soucieux de vivre sainement si les médecins s’intéressaient davantage à  leurs habitudes de vie.

 



 

Faites-nous part de vos réalisations

L'infolettre Espace Prévention se veut  un moyen de communication pour tous ceux et celles qui s'intéressent à mieux préparer les futurs médecins pour le rôle qu'ils auront à jouer en prévention. Si vous développez des activités ou des outils pédagogiques en prévention, n'hésitez pas à nous soumettre des articles ou à communiquer avec nous.

Contact : Dre Brigitte Maheux, Titulaire de la Chaire, brigitte.maheux@umontreal.ca