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Chaire d'Enseignement Lucie et André Chagnon
sur l'approche intégrée en prévention (CELAC)

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Espace prévention - Dernier numéro

 
Février 2014

Dans ce numéro :

Suppléments d'oméga-3? Les résultats sont décevants   |    Dépistage du cancer du col utérin : pas avant 21 ans!   |    « Êtes-vous tombé depuis votre dernière visite? »   |    IMC vs tour de taille?  

 

Espace prévention est un bulletin d’information électronique dans le domaine de la prévention clinique.

Espace prévention s’insère dans le 3e axe d’intervention de la Chaire d’enseignement Lucie et André Chagnon sur l’approche intégrée en prévention : « Partager notre expertise avec les formateurs, les étudiants et les professionnels de la santé ».
 


 

Suppléments d’oméga-3? Les résultats sont décevants


La toute dernière étude du Risk and Prevention Study Collaborative Group a livré ses conclusions après cinq ans de suivi. Les patients ayant des facteurs de risques cardiovasculaires, sans infarctus du myocarde, n’ont pas bénéficié de l’ajout d’un gramme d’oméga-3. Les taux de mortalité cardiovasculaire et de toutes autres causes n’ont pas été réduits.

Les revues systématiques récentes avaient déjà observé ce peu d’effets, sauf pour une tendance à la réduction de mort subite et une baisse des niveaux de triglycérides sanguins. Les risques d’événements cérébrovasculaires seraient même augmentés dans ces études. (Soranna et al, 2013; Sullivan et al, 2012 et Rizos et al, 2012).

À ce jour, il n’y a pas de recommandations sur l’ajout de suppléments d’oméga-3. Il est préférable d’augmenter son apport en acide gras oméga-3 sous forme d’aliments. Les poissons gras, particulièrement le saumon, le hareng, les sardines, le thon rouge, la truite saumonée et le maquereau constituent les meilleures sources alimentaires d’oméga-3. Une consommation de poissons, 2 fois par semaine, est recommandée pour tous les individus. Quelques aliments de sources végétales peuvent aussi contribuer à l’apport en oméga-3, notamment les noix de Grenoble, les graines de lin ou de soya, et l’huile de canola.

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Dépistage du cancer du col utérin : pas avant 21 ans!


Plusieurs énoncés scientifiques furent rédigés depuis trois ans sur cette question. Au Québec, l’Institut national de santé publique recommande que le dépistage systématique ne débute qu’à partir de 21 ans. Puisque le cancer du col est pratiquement inexistant avant l’âge de 20 ans et même très rare avant 25 ans, certains organismes canadiens, comme le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP), proposent même de débuter ce dépistage seulement à partir de 25 ans.

Il est recommandé de faire la cytologie traditionnelle (test de PAP) aux deux à trois ans jusqu’à l’âge de 65 ans. À partir de 65 ans, si les deux derniers tests sont négatifs, le dépistage n’est généralement pas indiqué.

Avec le programme de vaccination contre le VPH, on anticipe une réduction de l’incidence du cancer du col, de sorte que les modalités de dépistage seront réévaluées. Pour le moment, le dépistage par le test du VPH n’est pas indiqué, mais fait l’objet d’études.


 

« Êtes-vous tombé depuis votre dernière visite? »


Il est important de profiter de chaque visite médicale pour demander à vos patients et patientes de 65 ans et plus s’ils ont chuté depuis leur dernière visite. Environ le tiers des personnes âgées font au moins une chute par année et entre 30 à 50 % de ces chutes sont la cause de fractures pouvant entraîner une perte d’autonomie. Avoir chuté dans les derniers mois est le principal prédicteur de chutes futures chez les personnes âgées.

L’évaluation du risque de chute chez la personne âgée devrait comprendre les éléments suivants :

  • L’histoire des chutes antérieures (circonstances, symptômes associés);
  • La revue des conditions médicales et de la consommation de médicaments;
  • L’évaluation des capacités fonctionnelles, cognitives, motrices et sensorielles (principalement la vision);
  • Un examen physique complet avec une attention particulière pour les systèmes neurologique, musculosquelettique et cardiovasculaire;
  • L’évaluation du domicile, notamment la présence de tapis non fixés au sol et l’absence de barres d’appui ou de mains courantes là où elles seraient nécessaires.

  • Au besoin, faites appel à des spécialistes comme un(e) ergothérapeute, un(e) neurologue ou un(e) gériatre pour vous aider à compléter l’évaluation.

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    IMC vs tour de taille?


    On constate de plus en plus les limites de l’indice de masse corporelle (IMC) pour évaluer les risques à la santé car l’IMC ne tient pas compte de la localisation de la masse adipeuse. Or, c’est surtout l’excès de gras viscéral qui est associé au développement des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et du syndrome métabolique. Un tour de taille dont la mesure excède les seuils établis constitue un risque accru pour la santé, même lorsque l’IMC est normal.

    Pour mieux évaluer les risques à la santé liés à l’excès d’adiposité chez l’adulte, on recommande maintenant de combiner la mesure de l’IMC et le tour de taille. On mesure le tour de taille en positionnant le ruban à mesurer à l’horizontal à la partie supérieure de la crête iliaque, chez une personne debout et à la fin d’une expiration normale.

    Les valeurs maximales du seuil de risque en Amérique du nord sont de 88 cm (35 po) chez la femme et de 102 cm (40 po) chez l’homme. Sachez toutefois que les valeurs cibles pour le tour de taille sont différentes selon l’origine ethnique de vos patients (consultez toutes les valeurs cibles) . En présence d’une adiposité élevée, rappelez-vous que la pratique régulière d’activité physique et une saine alimentation ont une influence positive directe sur la santé, même sans perte de poids.

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